La mairie veut encadrer la végétalisation des rues
Face à la prolifération des rues fleuries par les habitants, la Ville s'apprête à adopter une charte de végétalisation et surtout un visa vert. A Marseille, il faudra désormais une autorisation pour cultiver son bout de trottoir.
La mairie veut encadrer la végétalisation des rues
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La ville de Marseille a son sens de la propreté des rues : déjà qu’on avait mis la voiture ou dormait Kolio à la fourrière, après quoi, une initiative de type cowdfunding en plus simple « Le pot commun.fr » a permis de lui offrir une caravane : https://www.lepotcommun.fr/pot/oxcva8mb
L’histoire des 1m30 à laisser libre est une mesure hypocrite qui laisse planer une épée de Damoclès sur presque tous les trottoirs fleuris, enfin plantés, généralement étroits.
Mais dans mon quartier il y a des rues dont les caniveaux sont devenus des jardins botaniques, arrosés tous les matins à l’heure du cantonnier. Ce serait bien si ces jardins botaniques n’étaient pas jonchés de déchets par ailleurs.
Il reste que la végétalisation des trottoirs est aussi une forme de contestation et qu’elle a donc sa dimension politique. C’est plus gentil que de ridiculiser un DRH à Air France pour équilibrer les choses, ou un haut cadre à Marseille, mais là on n’en parle pas dans la presse.
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Armé de mon mauvais esprit, je me demande si cette tendance à la végétalisation des rues, que l’on rencontre désormais de plus en plus souvent, (un exemple ici http://www.metropolitiques.eu/Sous-le-pave-les-fleurs.html), traduirait moins une “appropriation” des espaces urbains qu’un instrument de plus de la “requalification” comme véhicule de la gentrification. Ne serait-on pas en face d’une évolution visant à transformer non pas seulement le visage de ces rues, mais aussi leur composition sociale ; dessinant de nouvelles frontières barrant la route à des “classes indésirables” ? Je pose la question. Certes, comme l’article le montre bien, le pouvoir municipal est largement débordé par ces initiatives d’en bas, mais n’assiste-t-on pas à une variante de dynamiques entrepreneuriales qui pourrait déboucher sur un renforcement de l’éviction des catégories populaires du centre ?
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C’est vrai que la gentrification favorise la végétalisation des rues, qui en retour favorise la gentrification… comme absolument tout ce qui améliore le cadre de vie dans les quartiers de centre-ville.
La végétalisation fait partie des démarches les plus simples et les plus accessibles, toutes catégories sociales confondues, pour permettre aux habitants de se réapproprier l’espace public de leur quartier.
Enfin, c’est quand même tordu de voir 3 jardinières sur un trottoir comme le cheval de Troie qui permettra à des hordes de bobo d’évincer les catégories populaires du centre-ville de Marseille.
C’est ridicule face à l’impact de la carte scolaire, des transports en commun, des équipements ou des grandes opérations d’aménagement urbain.
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@nmaisetti. Je vais aussi laisser parler mon mauvais esprit et, de surcroît, être caricatural, mais en vous lisant, je me demande si, pour vous, une rue non “gentrifiée” doit être une rue crade, sordide, désagréable à regarder et à vivre… Je suis pourtant à peu près certain que ce n’est pas votre point de vue…
Il y a deux ans, Marsactu avait déjà commis une série de trois articles sur le même sujet (par exemple ici : http://www.marsactu.fr/archi-et-urbanisme/quand-les-habitants-font-une-fleur-politique-32388.html). On y trouve décrites des initiatives de “verdissement” à Noailles et à La Cabucelle, quartiers assez peu “gentrifiés”.
En revanche, il s’agissait bien de recréer des liens de voisinage et de permettre aux habitants de se réapproprier “leur” rue – certes au détriment “des usages de la rue qu’on ne souhaite plus avoir sous le nez”, par exemple son occupation par “les drogués et les bourrés”. Il y a donc bien une éviction, mais pas nécessairement celle des catégories populaires, qui peuvent aussi avoir envie de cultiver un pot de fleurs et d’embellir leur cadre de vie.
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Dans le prolongement de cet échange, je me permets de signaler la parution de cet ouvrage : Hajek I, Hamman P, Levy J-P. (2015), De la ville durable à la nature en ville, Paris, Presses Universitaires du Septentrion.
http://www.septentrion.com/fr/livre/?GCOI=27574100627040
Comme le précise sa présentation “Il donne des clés de compréhension sur la façon dont cette notion, souvent réduite à un verdissement de la ville, a pu devenir un vecteur d’homogénéisation et de contrôle social des espaces urbains.”
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Les habitants pallient par leur ingéniosité la paresse, l’inaction, et l’incompétence des élus locaux et de leurs fonctionnaires. Je suis étonné que ceux qui ne font rien se permettent de vouloir règlementer ceux là même qui pallient leur carence. On marche sur la tête.
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1m40, c’est parfois beaucoup plus que le trottoir lui-même (ex. rue St Pierre), et souvent plus que la place laissée par les voitures garées à la marseillaise…
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Les élus trouvent le moyen de mettre des normes là où ils sont incapables de faire appliquer les règles élémentaires de propreté, stationnement, urbanisme etc. Ubu est bien installé à Marseille.
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